La « Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra » contient de nombreuses références à ce qui fut au XVème siècle la partie occidentale du royaume de Navarre, incluant le territoire alors appelé "Sonsierra de Navarra", partie d'origine de Diego Ramírez. La chronique comprend de nombreuses précisions sur la ville de San Vicente de la Sonsierra, le château de Buradón (aujourd'hui disparu), la ville voisine de Laguardia, qui appartint aussi à la Navarre jusqu'en 1461, et les villes castillanes voisines de Peñacerrada, Briones, San Asensio ainsi que le château de Davalillo. De la même façon, Diego Ramírez ajouta dans son texte de nombreux éléments sur les familles Ávalos, Piscina y Ramírez.
La pointe occidentale du royaume de Navarre, avec la "Sonsierra de Navarra", au milieu du XIVème siècle.
La première mention de ce surnom se trouve dans notre chronique, au début du chapitre dédié à ce roi : Il fut un homme très sévère et crédule, plus porté sur les tromperies que sur la vérité, sur la cruauté que sur la miséricorde (...) et pour cela et pour être ami de révoltes plus que de la paix, il fut appelé le Mauvais et ceux de son royaume se fâchèrent contre lui. Et plus loin : Et ne mesurant pas son erreur avec l’outil de la raison, il fut tellement rigoureux dans ses châtiments que sa cruauté s’exacerba au pont de Miluce sur de nombreux condamnés, la bouche fétide du sang de ses sujets, il dépassa tant les limites de la justice et de la raison que ce fut lamentable de voir la boucherie qu’il fit ; et pour cela, ceux du royaume se retournèrent tellement contre lui qu’il fut appelé par tous le Mauvais.
Après cette chronique, le surnom apparut dans la « Genealogía y Descendencia de los Muy Inclitos Reyes de Navarra y Duques de Cantabria » de Sancho de Alvear, écrite vers 1554, dans le « Compendio Historial » de l'érudit Esteban de Garibay, publié en 1571. (Livre XXVII, chapitre X), qui appelle ce roi Don Carlos, deuxième du nom, que certains surnomment le Mauvais. La diffusion de cette oeuvre conduira ensuite à la généralisation progressive de ce surnom par les historiens français et espagnols, et ce jusqu'à nos jours.
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La
Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra comprend
également ce qui semble être la première mention de la légende de Teodosio de Goñi : celui-ci, partant
lutter contre les Maures, aurait rencontré le Diable déguisé en ermite, qui
lui aurait dit chevalier, j'ai de la douleur et de la compassion pour toi,
parce qu'étant serviteur de Dieu, ta femme te trompe avec un écuyer de tes
employés, et il est vrai qu'ils seront ensemble cette nuit au lit.
Retourné chez lui, il aurait tué par erreur ses parents qui s'étaient
couchés dans son lit..
Le Diable apparaît d'autres fois, notamment durant la guerre civile de Catalogne, lorsqu'un chevalier de la famille Medrano lâchea le Diable pour qu'il se batte avec Sancho de Erviti, et Erviti accepta le combat, et se battit contre le Diable. A la fin, ils se tinrent pour braves et combattirent avec des hallebardes. Avec cette succulente conclusion : Erviti resta tant épouvanté et abattu, qu'il ne quitta pas son lit pendant deux mois.
La chronique raconte également les faits de divers types d'ennemis, bien au-delà des Maures bien connus, comme des dragons et aussi le géant Ferragut, qui mesurait 9 mètres de haut, personnage issu des chansons de geste françaises, et qui fut combattu et vaincu par Roland.
Le livre "Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra, por Diego Ramírez de Ávalos de la Piscina" est disponible (2020, 480 pages, 21x15 cm, transcription de la chronique de 1534 avec étude critique par Bruno Ramirez de Palacios), 38 € TTC. Ouvrage en espagnol.
