Souvent critiquée, presque toujours copiée : ainsi pourrions-nous résumer la postérité de la Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra, de Diego Ramírez de Ávalos de la Piscina. Dès sa première diffusion, elle le fut par les contemporains de son auteur, en commençant par le célèbre érudit Guipuzcoan Estebán de Garibay, qui connut personnellement son auteur.
Au
travers des siècles, le contenu de la Crónica de los Muy Excelentes Reyes
de Navarra, bien qu'alors non imprimé, perdura dans les oeuvres suivantes :
Florián
de Ocampo : « Crónica General de España » (1541-1553),
poursuivie par Ambrosio de Morales
Sancho
de Alvear : « Genealogía y descendencia de los muy inclitos Reyes de
Navarra y Duques de Cantabria » (1554)
Esteban
de Garibay y Zamalloa : « Compendio historial » (1570-1572).
Le
Père Atanasio de Lobera,
moine de San Bernardo : « Historia de las
grandezas de la muy antigua, e Insigne ciudad y Iglesia de Leon »
(Valladolid, 1596).
Le
Père
Prudencio de Sandoval : « Historia de los Reyes de Castilla y León »
(Pamplona, 1615)
García
de Góngora y Torreblanca : « Historia Apologetica y Descripción del
Reyno de Navarra » (1628)
Fernando
Alvia de Castro : « Panegirico Genealogico y Moral del Excelentissimo
Duque de Barcelos » (1628)
Arnaud
Oihenart : « Notitia Utriusque Vasconiae » (1638)
José
de Moret : « Investigaciones históricas de las antigüedades del
reino de Navarra » (1665) et « Anales del reino de Navarra »
(1684)
Le
Père Domingo de la Ripa,
prieur du monastère de San Juan de la Peña et chroniqueur officiel d'Aragon : « Defensa Histórica por la Antigüedad del reino de
Sobrarbe » (1665) et « Corona real del Pireneo establecida y
disputada » (1685-1686), à l'origine d'une violente polémique avec le
Père Moret, au sujet de l'oeuvre de Diego Ramírez de Ávalos de la Piscina.
Gregorio
de Argaiz : « Corona Real de España », en 1668, qui écrivit
au sujet de certains des rois de Navarre : ...et Avalos de la Piscina les a
décrits dans son histoire manuscrite de Navarre, qu'Esteban de Garibay n'a pas
eu raison de discréditer.
Nicolás
Antonio, précurseur de la bibliographie espagnole moderne, dans sa « Biblioteca
Hispana Nova » (1672), a dédié un article à Diego Ramírez de la
Piscina.
Le
père Jésuite Pedro Abarca : « Los Reyes de Aragon en anales
Historicos, distribuidos en dos partes : al Rey N. Señor en su consejo de
Aragon » (1682).
Mateo
de Anguiano : « Compendio Historial de la Provincia de la Rioja »,
1704), qui écrivit : L'histoire de Diego Remirez de la Pizziña est
citée par beaucoup, bien qu'elle n'ait jamais été imprimée. Il fut
apparemment un chroniqueur de l'Empereur Charles V et un homme bien informé.
El
P. Francisco de Berganza, predicador general de la religión de San Benito
« Antigüedades de España » (1719-1721).
José
Yanguas y Miranda, secrétaire de la Diputación Provincial de Navarra :
« Historia compendiada del Reino de Navarra » (1832), où il copia
Diego Ramírez de Ávalos de la Piscina avant de le critiquer ensuite dans son « Diccionario
de Antigüedades de Navarra » (1840-1843).
En
1889 Georges Desdevises du Dézert ; « Don Carlos d’Aragon, Prince
de Viane » (1889).
Suzanne
Honoré-Duvergé : « L’origine du surnom de Charles le Mauvais »
in « Mélanges d’Histoire du moyen âge, dédiés à la mémoire de
Louis Halphen » (Paris, 1951), texte dans lequel elle montre que Diego Ramírez
de Ávalos de la Piscina fa été le premier à surnommer Charles II de Navarre
"le mauvais".
Le
père Jésuite Francisco Escalada Rodríguez, chroniqueur du château de Javier
(Navarre) et fondateur de son musée archéologique : « Crónica de los Muy Excelentes
Reyes de Navarra », où il transcrit uniquement le livre VI de cette
chronique.
Un
fait surprenant est l'apparition d'éléments de la « Crónica de los
Muy Excelentes Reyes de Navarra » de Diego Ramírez dans des manuscrits de
chroniques plus anciennes, celle de García de Eugui y celle du prince de Viana.
L'un
des exemplaires de la chronique de García de Eugui contient l'indication
suivante en marge du texte : « Ase de advertir que la chronica
del obispo de Vayona comiença desde aqui ; y todo lo que esta atras no lo
puso el dicho obispo (...). Creese que lo uno y lo otro añadio el Licenciado
Mosen Diego Ramirez de Avalos de la Piscina, como consta mas largo en su
chronica para quien en ella mirare ». (Il est à noter que la chronique
de l'évêque de Bayonne commence à cet endroit, et tout ce qui est ensuite n'a
pas été écrit par ledit évêque (...) On pense que cela a été ajouté par
le Licencié Mosén Diego Ramirez de Avalos de la Piscina, comme ceux qui la
liraient pourraient le voir en détail dans sa chronique). En effet, les
courts chapitres relatifs aux rois Jean II et François Phébus (rois
postérieurs à la rédaction de la chronique de García de Eugui) présentent
des similitures avec la Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra.
Les manuscrits de la « Crónica de los Reyes de Navarra » du prince de Viana existent en deux rédactions distinctes. Bruno Ramírez de Palacios démontre que bien après la redaction de la Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra, un copiste y fit des modifications substantielles, à la fin du XVIème siècle, copiant l'un des manuscrits existants de la chronique du prince de Viana, mais supprimant (entre autres) quelques descriptions incertaines ainsi que le chapitre sur Charles III, trop incomplet, tout en y ajoutant des éléments sur la Divisa de la Jarra, et les généalogies de l'infant Ramíro Sánchez et du roi García Ramírez le Restaurateur.
Le livre "Crónica de los Muy Excelentes Reyes de Navarra, por Diego Ramírez de Ávalos de la Piscina" est disponible (2020, 480 pages, 21x15 cm, transcription de la chronique de 1534 avec étude critique par Bruno Ramirez de Palacios), 38 € TTC. Ouvrage en espagnol.